Je préfère vous avertir : à votre place je ne lirai pas cet article. Je sais pas encore ce qu'il va y avoir dedans mais je compte m'y plaindre et vous parler de moi et des pensées qu'on ne dévoile normalement qu'à un psy sous peine de passer pour une cinglée. Le tout d'une façon complètement désorganisée et hasardeuse. Cet article ne vous apportera rien, si ce n'est la profonde conviction qu'il faut m'enfermer.
Au moins je vous aurais prévenus.

http://m-art.j.nale-ii.cowblog.fr/images/comb-copie-1.jpgCe soir j'ai simplement besoin d'exprimer certaines choses, personnelles. Je trouve ça pathétique de le faire ici mais écrire ça sur du papier ça fait mal au poignet, et écrire ça sur Word ça fait un peu trop impersonnel.
Donc voilà, je le fais ici, car c'est mon blog, que je m'y sens "bien".

J'ai 21 ans, et j'ai l'impression de porter sur la vie le même regard que les personnes âgées. Ma vie actuelle ne m'intéresse pas spécialement, je la vis parce que ça fait partie des règles du jeu, mais je passe pas mal de temps à me demander à quoi elle sert.
Ca fait deux ans que c'est comme ça.

J'ai toujours été d'une nature nostalgique.
Mais c'est devenu bien plus que de la nostalgie.
J'ai vécu beaucoup de bons moments à l'époque où j'allais au lycée.
Pourtant je rêvais de mon avenir, j'espérais devenir tatoueuse, j'avais l'impression que ce serait vraiment la grande vie. Ou un truc du genre quoi.
Bon au final j'ai fait un virage censé être temporaire vers le piercing, et j'ai eu l'impression que c'était "ma voie" comme on dit.
Si on m'avait décrit la fille que je suis aujourd'hui [mon appart', mon boulot, etc...] j'aurais ressenti de la fierté, je me serai dit "putain ça doit être géant".
Ce que je ressens ? Rien.
De la lassitude, de l'indifférence.
J'ai l'impression d'être simplement dans un rêve.
Pas au sens poétique du terme, non.
Dans un rêve flou, où je peux prendre n'importe quelle décision, dire ce que je veux, faire ce que je veux, sans qu'il n'y ait de réelles conséquences.
Parce qu'après un rêve, on se réveille et on reprend contact avec la réalité.
C'est ce que j'attends.

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Dans la vie on a le choix.


En attendant, rien n'a d'importance, rien n'est grave.
Je pourrais me suicider. Je n'ai plus conscience de l'aspect brutal et définitif de cet acte. J'ai l'impression que c'est pas grave, même si je sais que ça l'est. Ne criez pas victoire trop tôt, ça ne fait pas partie de mes projets.


Je ne m'étonne plus de rien.
Ici j'ai déjà vu un chameau passer devant la boutique, un clochard habillé en Jésus, un chien faire du skate, et encore toutes sortes de trucs bizarres, ça ne m'a même pas fait hausser un sourcil.

Souvent, je ne ressens rien, je suis plongée dans une sorte d'hypnose qui m'empêche de voir ma vie telle qu'elle est, qui m'empêche de voir ma vie tout court.
Et parfois, comme ce soir, je prends conscience d'une cruelle réalité : Non, je ne me réveillerai pas dans mon ancienne vie.

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Ouais, y a de ça.


La vie a suivi son cours, et il semble qu'elle m'ait oubliée en chemin. Elle a continué comme elle devait le faire, et je n'ai été qu'une spectatrice indifférente. Je m'y suis parfois vaguement intéressée, comme on s'intéresse parfois à une grille de mots fléchés jusqu'au moment où on se dit "non en fait je m'en fous, je vais manger un babybel".

J'avais pas une vie spécialement grandiose, mais à l'époque je ressentais des choses, je n'étais pas qu'un zombie.
Les faits qui pourraient être classifiés comme des "événements" dans ma vie ne me font rien ressentir d'intense. Comme si chaque sentiment trop intense était filtré et amoindri.
Je ne pense pas que ça se voie à l'extérieur [contrairement à Activia - paye ta vanne pourrie-].
Car je continue à réagir comme je devrais réagir. A rire de ce que je trouve drôle. Je ne ris plus de façon spontanée, je ris parce que je sais que je trouve ça drôle, mais je ressens pas ce truc en plus que vous vous ressentez quand ça vous arrive.

Ca vous parait con tout ce que je raconte, et ça l'est réellement, mais j'ai ce putain de sentiment d'être passée à côté de ma vie, et de continuer à me laisser porter là où le courant me mènera.
Peut importe la destination, je m'en fous, ma vie est déjà passée.


http://m-art.j.nale-ii.cowblog.fr/images/heart3.jpg"Ouais et alors ?" vous dites-vous.

"Et alors j'ai pas encore fini de parler, donc déjà tu évites de me couper la parole, et ensuite soit tu te casses soit tu continues à lire sans faire chier à ouvrir ta gueule " vous répondis-je. Connards va. J'écris en jaune exprès pour vous piquer les yeux. Et allez pas me dire que vous l'avez pas mérité.



 
Merde, est-ce que c'est des mecs de Playstation qui m'ont fait un coup foireux ?




J'ai l'impression qu'il y a une sorte de vitre entre mes sentiments et moi.
Ou alors qu'il ne reste que les fantômes de mes sentiments.
Y a rien de mystique, c'est juste que j'essaye de vous faire comprendre ce que ça fait.


Une partie de mon cerveau [la plus stupide je pense] est persuadée que, non, tout n'est pas perdu, je vais bien finir par me réveiller et me retrouver dans ma vie d'avant.
Une vie où on me faisait chier avec des trucs que  j'avais pas envie de faire, une vie où je me disais "vivement que j'aie mon appart et mon boulot".
Maintenant y a personne qui me gueule dessus, je mange ce que je veux, je me lève tard, on m'emmerde plus avec des cours, je fais "ce que je veux".
Et ben j'ai un scoop : ça n'a rien d'extraordinaire.
Je suis juste "soulagée" d'être responsable de moi-même parce que j'ai une forte tendance à devenir une contrainte quand je suis à la charge des autres, et j'ai horreur de ça. Je préfère me foutre dans la merde et me débrouiller toute seule.

Ma vie dépend de moi. C'est peut-être ça le problème. Y a plus de surprises possibles.
Elle est fade, aseptisée, floue.


D'un point de vue extérieur je réussis plutôt bien ma vie : j'ai un boulot qui me laisse la liberté de garder mon style, j'ai peu de contraintes, j'ai trouvé une place dans une boutique dans laquelle beaucoup aimeraient travailler alors que je n'ai qu'un an d'expérience, bref, j'ai de la chance.
Pourtant, je suis pas sûre de vouloir tout ça. Je me demande même comment j'en suis arrivée là. Et pourquoi.
Parce qu'il faut avancer, c'est une certitude.
Mais j'ai beau avancer, je reste bloquée. J'ai du mal à faire le deuil de mon adolescence, et même parfois de mon enfance.
Ce temps où je me sentais vivante.

J'ai aussi l'impression que chaque partie de ma vie est une pièce de puzzle mais qu'une fois assemblé il n'a aucun sens.

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Voilà lui il a compris ce que je voulais dire.


Y a toujours des cons qui me disent "Mais sooors ! Fais des rencontres ! Va en soirée !"
Honnêtement, je trouve tout ça extrêmement déprimant.
Je n'aime plus rencontrer de nouvelles personnes, car le seul lien que je crée avec est vraiment superficiel. Les gens m'ennuient. Je n'aime plus leur compagnie.
La dernière fois que je suis sortie j'ai passé ma soirée à raconter aux imbéciles qui tentaient de me draguer que j'étais thanatopracteur et que je maîtrisais le close-combat. Puis j'ai foutu une baffe à une fille aussi, je sais plus pourquoi mais elle l'avait mérité, et je me souviens que ça m'avait fait du bien. Sinon, je me suis fortement ennuyée.
Je dois être une sorte de sociopathe.
Avant, ça m'arrivait d'approfondir certaines relations, de me faire des amis, ou des trucs qui y ressemblent. A ce sujet, je suis tout à fait d'accord avec cette citation de Victor Hugo "Il n'y a pas d'amis, il n'y a que des moments d'amitié", qui est en fait une citation de Jules Renard. J'étais persuadée que c'était de Victor Hugo, j'ai du mal à croire Google sur ce coup là mais faut bien que je me rende à l'évidence. J'ai trouvé qu'un résultat qui associait cette phrase à Victor Hugo, et ça vient d'un skyblog du nom de "cookie cannibal" avec des fautes et des triples "i". Merde alors.
Donc, bref, je disais que j'étais d'accord avec Jules. Je sais plus trop où je voulais en venir avec ça. J'ai perdu le fil. Je vais chercher à retrouver le fil. Et je vais aussi chercher du chocolat, tant qu'à faire. C'est fait. J'ai tout trouvé. C'est merveilleux.
Je disais donc :
Je n'approfondis plus rien avec personne, les gens n'ont pas d'importance pour moi.
Etrangement, un gars dont j'étais amoureuse il y a fort longtemps [mais ça il l'a jamais su, ni personne d'ailleurs (vous êtes des privilégiés)] et qui m'accordait pas spécialement d'attention à l'époque m'envoie maintenant régulièrement des messages alors que je fais rien du tout, il me dit que je suis une des seules personnes qui comptent pour lui et que je suis très importante à ses yeux. J'ai du mal à concevoir pourquoi.
Je ne lui apporte strictement rien, je ne suis absolument pas présente dans sa vie, bref, le mystère total.
En tout cas, quand je repense à l'état dans lequel j'étais en pensant à lui il y a longtemps [c'est pathétique, oui, et maintenant ça me ressemble plus], je me dis que la roue tourne.
Et aussi que les gens sont imprévisibles.

Je sais plus trop quoi raconter, enfin si, mais je suis déjà perdue dans ce que je vous raconte.
Si je m'arrête pas maintenant je vais y passer la nuit.

J'exprime tout ça de façon brouillon, maladroite, mais j'écris comme ça vient.
Un peu de spontanéité dans mon monde de robot.
 
 
J'ose même pas me relire.
J'avais juste besoin de déballer pleins de trucs, dans n'importe quel sens, en me répétant comme une demeurée, avec certainement un bon paquet de fautes d'orthographe en prime.
Je m'en excuse et si vous avez quelque chose à redire je vous emmerde.